Depuis la diffusion sur youtube du clip de sa chanson Boulicia Kleb (« les flics sont des chiens »), Weld el 15 est devenu une icône, la voix de la rébellion tunisienne.
En quelques semaines, le clip a dépassé le million de vues sur internet (3 millions et demi de vues à ce jour). Dans ce morceau, il raconte son histoire, celle d’un jeune arrêté pour consommation de cannabis, tabassé par les policiers et jeté en prison (en 2012, il passe 9 mois derrière les barreaux pour un joint).
Il lance un débat sur la violence policière et remet en question l’une des principales forces du pays, puisque malgré la fuite de Ben Ali, le corps de la police n’a pas été réformé et agi par la torture.
13 juin. Ce jour-là, Weld el 15 est condamné par le tribunal de Ben Arous à deux ans de prison ferme pour sa chanson « Boulicia Kleb », où il dénonce la violence policière et une justice à deux vitesses. Sa peine est écourtée sous la pression publique.
L’unique concert auquel Weld el 15 participe cet été se termine par l’irruption d’une trentaine de policiers cagoulés dans les loges.
Les juges l'ont condamné par contumace à un an et 9 mois de prison ferme.
Il y a un mois, Walid Denguir, un jeune tunisien de 32 ans meurt sous le coup de la torture dans un commissariat de Tunis à deux pas de là où Weld el 15 a grandi. Selon les associations de droits de l’homme, il a été « victime d’une torture sauvage de la part des agents de police».
Après s'être caché durant plusieurs mois, Il a demandé à son avocat de faire opposition à son jugement du 29 août. Le procès a été fixé au jeudi 5 décembre.
Il risque de subir à nouveau la violence de ses geôliers, une violence qui peut aller jusqu’à entraîner la mort comme pour Walid Denguir.
Nous pouvons intervenir en signant la pétition actuellement en vigueur pour peser sur la justice tunisienne et les actes de la police. Il ne reste plus qu'aujourd'hui pour agir.