Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Entête31.01.2010

 

 

 

Rechercher

Contrat Creative Commons
Blog L'Oeil qui court by L'Oeil qui court est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale 3.0 Unported.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://loeilquicourt.over-blog.fr/

.

Les mots

 

Les mots sont des bulles de savon

Fragiles et tendres

Des papillons

Avec des ailes légères

Il y en a qui sont cuirassés aussi

Ils explosent et laissent des éclats dans la chair

compteur pour blog

2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 21:26

 

 

 

Aimela, auteur du blog


" Mon coeur, chemin de mes mots",


est membre d'une troupe de théâtre amateur.

Elle construit un personnage, Déborah,

qu'elle mettra en scène avec sa troupe au mois de juin.


 

Elle m'a proposé d'écrire quelques pages

qui participent à l'élaboration de ce peronnage surréaliste.

 

 

J'ai écrit cette page avec le souhait de comprendre d'où vient Déborah.

 

 

 

 

Déborah est née dans une boîte à chaussures.

Sa mère savait depuis 7 mois qu’elle s’annonçait. Son père depuis 5.

Sa mère était insouciante. Son père absent.

Quand Déborah s’annonça, sa mère prit le téléphone et regarda les pages jaunes.

 

-  Sages-femmes … sages-femmes … Pétomane. Non. Ça sent mauvais.  Plus loin. Acidulé. Non le petit va pas aimer. Je dois être distraite. Serpent à sonnette.  Ça pourrait lui faire peur. Moogli l’aimait pas trop.  Salopette. Commode pour les enfants.  Voila Madame Salopette, Sage-femme !

Ça devrait aller ça.

- Allô ! Madame Salopette, je vais accoucher, d’ici une petite heure, je pense. Ça vous laisse le temps d’arriver ça. Vous habitez à 400m de chez moi et dix maisons.

 

 Qui est cette parturiente dont elle n’a jamais entendu parler ? La sage-femme passe en revue la-liste-du- matériel-indispensable- à-un-accouchement–à-domicile. Elle demande :

- «  Avez-vous acheté une boite de vingt compresses stériles, 50 cl de Métaline diluée à 15%, du savon liquide de marque Toudoux ou Feslis en flacon de 50cl, de l’alcool à 70° en quantité non définie, de la pommade pour fesses de bébé, je vous laisse choisir, elles sont touts bonnes, du coton hydrophile non prédécoupé, des couches pour femmes post accouchement, les Absorbin sont très bien, maintenant c’est vous qui voyez, des couches premier âge, une alèse plastique, plus vingt alèses jetables, deux paires de draps taille lit adultes, une pour l’accouchement, une pour après, un jeu de pyjamas de bébé. Six, c’est un minimum. Préparez un pyjama propre pour l’après pour vous, et deux bassines avec gants de toilette. Et sac poubelle neuf.

 

« J’ai vu assez de vaches vêler ma bonne dame. Ça fait pas tant de manières ! » dit la mère de Déborah.

 

La sage-femme ramasse dans un grand cabas compresses, Métaline presque périmée mais ça ira encore, éosine, alcool à 90°, je préfère à 70°, mais j’en ai plus et coton hydrophile non prédécoupé rose. Pensez-donc, du coton hydrophile de couleur, comme si on avait besoin de ça !

 Elle fixe solidement le cabas à l’aide de tendeurs, enfourche son vélo, s’arrête à la pharmacie.

«  Madame Michu, laissez-moi passer, ma brave. Un accouchement, Urgent ! Monsieur Déplantes, vingt alèses jetables, les plus solides, qu’est-ce vous avez ce

 jour ? Celles-ci seront très bien.

- C’est vous qui achetez les alèses, Madame Salopette?

- M’en parlez pas ! Cette jeunesse ! Ça veut accoucher comme les vaches !

 

Arrivée 15, rue de la lune ébouriffée, Madame Salopette agite la cloche qui se balança vigoureusement, malmena la poignée de porte, cogna de son poing volontaire, tenta d’apercevoir l’intérieur de la maison par le carreau obstrué par un épais rideau de coton. La porte fut brutalement tirée.

« Ça va, ça va, ça vient. Je sais pas ce qu’il a eu le p’tit. Comme si il vous avait entendu. Dès que vous avez frappé, il s’est agité. Il a déclenché une salve de contractions dignes du feu d’artifice du 14 juillet. Y vous fait la fête, hein ! Le col a pris un sacré coup. Tout le travail est presque fait. Si je gambade encore, y va atterrir sur le plancher. J’ai presque senti le pied entre mes cuisses. Alors j’ui ai dit : Tu vas pas commencer à faire la vie avant d’avoir été pondu, non. Tu vas te mettre en danger, là. Attends madame Salopette. Elle est à la porte. C’est elle qu’a sonné. Elle vient t’accueillir dignement. Alors t’es poli. Tu rentres à la maison pour l’instant.

Et puis je lui a expliqué qu’il se présentait du mauvais côté. Comme ça ça va pas bien allé que je lui a dit. Tu te retournes tête en bas. Et tu fais pas le malin. C’est pas le moment. Alors je lui ai montré avec mes mains sur mon ventre comment faire demi-tour. J’étais un peu occupée là , vous voyez. C’est pour ça que je vous ai fais attendre. Toutes mes excuses. C’était pas mauvaises pensées.

- Tenez le voila ! Je sens la tête qui sort ! La boite de chaussures est là !

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

E
où l'on retrouve notre sorcière bien aimée, bravo pour cette page surréaliste à souhait, bonnes suites (de couches) à toutes les deux
Répondre
L
<br /> <br /> Nous allons apporter tous nos soins au bébé.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Comme tu le dis si bien, je ne sais pas si cela sera utile au théâtre mais pour moi et mon blog, cela me convient très bien. C'est une très bonne idée que cette naissance, il y a de très jolies<br /> trouvailles" la mère insouciante et le père absent " on ne peut pas trouver mieux et puis le nom de la sage-femme me plaît bien aussi C'est vraiment super. J'adore.
Répondre
L
<br /> <br /> Merci<br /> <br /> <br /> <br />