Ma peinture a besoin de distance.
Elle est timide. Elle offre toute son harmonie
du bout de la chambre. De loin.
Un jour, sans doute,
je vous montrerai une photo d'une très grande pièce
où sont accrochés quelques uns de mes tableaux.
L'appareil photo, alors, non focalisé sur le tableau,
perçoit mieux son atmosphère.
Le monde de la nonchalance est marin.
Les couleurs, la texture, l'atmosphère de l'eau
accompagnent cette femme taillée au couteau.
J'ai déjà réalisé quelques oeuvres figuratives
directement au couteau, sans le filet protecteur
du dessin préalable. Cependant, elles sont rares.
J'ai, pour le moins, quelques faiblesses
en dessin qui habituellement m'en dissuadent.
J'ai modelé le fond au couteau, dans un premier temps.
Le résultat ne me satisfaisait pas.
J'ai alors pris un pinceau. Ceux que je préfère,
je les ai acheté dans un magasin de bricolage
pour les toutes petites finitions.
J'aime bien la patte qu'il laisse dans la peinture,
cette imprécision un peu brute qu'ils suggèrent au trait.
Ce choix de pinceaux traduit un peu ma conception de la vie.
Toujours un peu à côté des conventions
pour être au plus près de ce que je suis, de ce que je sens.