Ce tableau,
réalisé à la peinture à l'huile,
sur contreplaqué,
mesure 1,10m sur 0,80m.
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Ce tableau,
réalisé à la peinture à l'huile,
sur contreplaqué,
mesure 1,10m sur 0,80m.
Des petits morceaux tout petits
Des morceaux plus gros
Vos mots à inventer
Le 8 mars, les petits morceaux se rassemblent en un
Rêve Orange
Des petits morceaux petits
Des morceaux plus gros
Quelques mots
Nuit mouvementée
Un coin de voile s’est pendu.
Bleus alanguis, douceur.
Rêve de femmes.
Or des grands soirs
Le ciel jaillit
Souffle de la terre.
« Leçon n° 1, dit le professeur. Au cœur de la fleur.
- Les couleurs jouent à pince-mi pince-moi, dit l’enfant.
Elles font de la musique arc-en-ciel.
Pour ceux qui préfèrent, en tout petit
Ou en moyen
Ou en mots
Quel morceau prendrez-vous ?
Il y a le nocturne, le lumineux et le paroxystique
Ils sont différents et se suffisent à eux-mêmes.
Pourtant, ils viennent du même moule et forment un ensemble.
Un jour, plus tard, quand elle sera finie,
je vous montrerai la pièce entière.
Je sais que certains n'aiment guère ces morceaux.
Ils ne leur racontent rien.
Ou ils leur sautent violemment aux yeux,
Provoquant des noeuds dans leurs circonvolutions réfléchissantes.
Peut-être aimeront-ils ces mots.
D'autres aiment les petits morceaux sans mots.
Aujourd'hui, c'est menu des grands ducs.
Il y a le choix.
Il était une fois une nuit bleue, de ce bleu outremer clair
qu'affectionnent les peintres,
Assaisonné d'une pointe de ce majestueux bleu de prusse
qui se dispute la vedette avec le bleu roi.
Un orage orangée-jaune agrémenté d'un soupçon de blanc se lève.
Impressionnant. S'enroulant sur lui-même.
Mangeant goulument la toile qui perd tout son blanc.
Un orage-orange dévore l'absence.
Tandis que dans cette nuit, le sol ivoire,
Emmitouflé de neige, observe lové en position rampante.
D'une souplesse lascive et étudiée,
Un serpent sans tête dessine la danse du ventre.
Quand soudain, une explosion brun chaud
Eclate en fines particules.
Tandis que loin de là,
Les tresses des femmes coulent, indolentes.
Des voiles suggestifs aux couleurs violentes
Crient l'exacerbation des passions.
La brutalité des sentiments s'exhale
Au son des tam-tams.
Le pas saccadé des danseurs martèle la fête de l'amour .
Le cerisier en pleur
Deux tas de pierres difformes
L'enfant jamais ne rira.
D'inspiration Lilie Norlane
En provenance des Croqueurs de Mots
Le 8 mars, Les petits morceaux se rassemblent en un Rêve Orange
Olivier a un petit carnet aux couleurs de l’arc-en-ciel
et une plume ailes de papillon. Il les emporte partout avec lui. Il dessine et écrit le monde. Les arbres, en
le voyant arriver, font la pause. Les bancs publics se recoiffent.
Et puis, un jour, il oublie son petit carnet ; Il écrit un livre.
Le petit carnet a faim. Il dévore tout ce qui vit, pousse et demeure autour de lui.
Olivier, à quelques temps de là, passe par le parc. Il y trouve son petit carnet.
Seul.
Au milieu de rien.
Aimeriez-vous aller faire un tour à la mer ?
- Le rêve, il vient d’où ?
- Le rêve ?
Il vit parmi les nuages. Il monte. Il descend.
Il gambade.
Il aime s’arrêter auprès des enfants qui
s’ennuient. Ils ont du temps pour jouer avec
lui. Ils se racontent des histoires.
Ceux qu’il préfère, ce sont les enfants qui ont mal
à la vie. Ils s’envolent avec le rêve qui les emporte
en voyage avec de grands éclats d’imagination.
Leurs grands yeux pétillent de merveilleux.
- Et ils rentrent ?
- Le rêve n’est pas un voleur d’enfants. Il revient
souvent et ils partent en vacances le plus souvent
possible sur leur grand cheval de fantaisie,
tiré par le cerf-volant des nuages.
Aujourd'hui, en plat du jour
- si vous avez un très gros appétit d'histoire
La Communauté des Enfants de la Source Tarie
- si vous avez envie d'une mousse fruitée surprise
Elle s'envolait légère dans la nuit
- Un pousse-café ?
Vous avez envie
- de regarder une peinture
- de lire une petite histoire de la vie quotidienne
Pourquoi il vient pas me chercher mon papa
- de poésie
Chapitre 4
Les murs du bureau d'étude accueillaient des
meubles à plans anciens en bois massif. Seul un
tiroir bâillait, supportant un dessin offert. Une
boite à compas, un cutter, quelques fournitures
de bureau étaient rangés dans un ordre militaire
sur une petite table. L'ensemble avait un air de
bourgeois cossu et respectable. Roger reparti
dépité.
Le lendemain, un jeune homme arriva avec un
immense carton sous le bras. Roger le dévisagea
ahuri. Il portait une courte barbe hirsute dont la
longueur différente faisait penser à une prairie
sauvage. Un foulard multicolore tombait en volutes
de son crâne. Son pull avachi d'un côté semblait
tricoté avec des pelotes trempées dans un bain
d'arc-en-ciel. Il éclata de rire en voyant Roger à
l'arrêt devant lui.
"La fantaisie est une fleur sauvage. Elle ne pousse pas qu'au bout du crayon" dit-il en tirant des feuilles gigantesques de son carton.
Il sortit de son sac une trousse grosse comme la
mallette à outils de son grand-père et tel Mary
Poppins en fit jaillir quantité de crayons ayant tous
un usage différent.
Il disparut un instant et revint avec un camion de
pompier en bois rouge.
« Regarde bien ce camion. Vérifie sous quel angle
tu le regardes et n’en change pas. Quand tu auras
fait le contour, tu dessineras les ombres pour lui
donner du volume. Tu essaieras les différents
crayons avant de commencer pour comprendre
l’intérêt de chacun. »
Deux ans plus tard, Roger réalisait son premier
dessin pour la fabrique : une drôle de petite maison haute comme cinq pommes sertie de crayons de
couleur. Il y associa la cigogne qui nichait tout en
haut de la cheminée chez son grand-père.
Tous les jours, il se rendait à pied à l’usine. Il aimait
se remplir d'images du monde.
Alors qu’il longeait la vitrine de la modiste,
Madame Dickarch (1) traversa la rue dans sa
direction. Elle s’apprêtait à lui faire une remarque
dont elle avait le secret. Remarques qui remontent
à la surface régulièrement toute la journée comme
les effluves d’un repas trop lourd.
Il sortit un crayon de sa poche. Regarda le reflet des
fesses de Madame Dickarch se balançant sans grâce.
Et dessina au reflet un fondement plantureux.
Riant de sa bonne blague imaginaire, il se retourna.
Il s’arrêta stupéfait. L’arrière-train de la dame
débordait copieusement de chaque côté de sa
silhouette.
Il arriva à l’usine, songeur.
Quelques jours plus tard, il était allé au marché
acheter le sac de pommes de terre demandé par sa grand-mère. Monsieur Nörgler (2) choisissait une
paire de chaussettes. Il arrosait le Joseph, vendeur
de marché de toute éternité, de propos peu amènes
sur la qualité de la marchandise. Trop courte, trop
lâche, trop verte, trop ch ..ouple, t .. oop
chla …stique.
Roger tenait sa main devant son visage pour cacher
le fou rire qui montait. Il partit en courant
dissimulant sa joie. Il venait de dessiner un bec de
lièvre au râleur.
Joseph n'y comprenait goutte. Il regarda fixement
le bec de lièvre. Constata sa réalité. Et partit d'un
grand éclat de rire :
"Elle sont comment mes chaussettes, Monsieur
Nörgler ? On va devoir vous rebaptiser.
Hasenfratz (3) (face de lapin), ça vous irait ?
Roger alla rendre visite à sa grand-mère à quelques
temps de là. Elle lui demanda à son habitude :
« Tu dessines toujours à l’usine ? Il serait temps que
tu trouves un métier ! »
Roger lui dessina alors un drôle de petit chapeau
haut comme cinq pommes serti de crayons de
couleurs qui faisaient un bouquet japonais à l’arrière
de sa tête. Il ajouta un grand sourire sur ses lèvres. Elles prirent une vitalité soudaine.
« Que je suis contente de te voir, mon grand ! » dit la vieille dame dans un élan d’enthousiasme inusité.
Roger la serra dans un câlin affectueux. Heureux.
Un drôle de petit chapeau
Le nom des acteurs
(1) Dickarch se prononce diquarche et signifie gros cul. Ne vous effrayez pas. L'Alsacien appelle un chat, un chat et un cul, un cul.
(2) Nörgler se prononce noeurgleur et signifie raleur.
(3) Hasenfratz se prononce azoeunefratze et signifie face de lapin.
A bientôt - Quelques jours.
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je vous invite à découvrir une très belle histoire
écrite avec talent par Dan Rodgerson