Après avoir été attirée
au sein d'une Communauté d'étranges enfants hauts de 20 cms,
je me réveille en pleine nuit au coeur d'une forêt inconnue.
Ils me contraignent à les suivre
au sein d'une grotte.
Ils m'expliquent les raisons de la création de la communauté
et de la toute petite taille de leur corps
au moment où je me fais attaquer.
Début
Au loin, les déchirements du violon et de la contrebasse continuaient à s’affronter.
Minon voulut rester à mes côtés.
Mon état était préoccupant.
Olvin, Vénon et Altié se portèrent aux côtés de Danoci
Pour le soutenir dans son combat furieux contre Paulard.
*
*
*
A la disparition de Maminou,
La Communauté s’était rétrécie sur elle-même.
Les enfants s’étaient couchés.
Leur respiration s’était réduite.
Ils s’étaient installés dans un état proche
de l’hibernation animale.
Ils avaient appris à se contenter de si peu
Que leurs corps, n’avait rien demandé pendant trois mois.
A leur réveil,
Il avait fallu accepter l’inacceptable.
Maminou avait disparu.
Lors du cinquième passage de la Source.
Le cinquième passage de la source
Avait disparu conjointement.
Il n’avait pas été possible de le rendre à nouveau accessible.
Pire, toute leur énergie conjuguée,
N’avait rien pu faire pour entrer en relation avec Maminou.
Maminou avait disparu,
inaccessible.
La signification du cinquième passage de la Source
se dissolvait avec le temps.
Plus personne ne savait bien dire ce que c'était.
Seul le nom restait.
*
*
*
Lilule et Mouni aidèrent la Communauté à s’organiser.
Chacun reprit le rôle qu'il occupait
avant le cinquième passage de la Source.
Les enfants avaient longuement
assisté Maminou
dans les tâches d’intendance.
Ils étaient capables de faire face aux charges de la Communauté.
Ce qui manquait, c’était autre chose.
Mais ce qui était sûr,
C’est que ça manquait sacrément.
*
*
*
Paulard, comme Danoci, avait été réticents
A la décision de la Communauté.
Et s’y était vigoureusement opposés.
Mais les enfants étaient résolus.
Il avait été voté à l’unanimité,
Soustraite de six voix,
Que la Communauté allait chercher
Une remplaçante à Maminou.
Tenter du moins de trouver.
Sans s’acharner si ce n’était pas possible.
Parce que remplacer Maminou !
*
*
*
Elle les avait connu petits.
Elle traînait sur le marché.
Les maraîchers la connaissaient bien.
Avec sa gouaille rieuse,
Elle tirait le portrait des uns et des autres
Avec humour et bonhommie.
Elle dressait des caricatures
bienveillantes.
Sauf des vicieux.
Ceux-là n'étaient pas épargnés.
Elle ne supportait pas les vicieux, Maminou.
Ils avaient fait place nette
Sur le marché.
Ils étaient aller traîner leurs guêtres plus loin.
Chacun, en secret, la remerciait du ménage.
Mas point de visu, des fois que les vicieux...
Elle n'avait peur de rien, Mamouni.
Y’avait toujours quelqu'un
Pour lui donner une moitié d’chou
Ou deux carottes.
Elle avait la gueule des gens que la vie a fait trinquer
Et que l’âge marque.
Mais elle avait un cœur
Si grand que tous les gamins paumés
des environs
En connaissaient le chemin.
Y’a plus d’un môme qu’était venu trainé
Dans sa cambuse
Aux heures de déconfiture
Quand les parents avaient trop de torgnoles pour eux seuls
Et les distribuaient au large.
Elle les appelait les parents à la Source Tarie.
Ceux qu'avaient jamais reçu d'amour
Et qu'avait rien à donner.
*
*
*
Couchée sur le sol, je gémissais doucement,
secouée de fulgurantes douleurs
rythmées par les accents déchirants
du violon et de la contrebasse.
Suite