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Entête31.01.2010

 

 

 

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.

Les mots

 

Les mots sont des bulles de savon

Fragiles et tendres

Des papillons

Avec des ailes légères

Il y en a qui sont cuirassés aussi

Ils explosent et laissent des éclats dans la chair

compteur pour blog

6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 09:22

 

 

 

Circulaire

Ministère de l'Intérieur

 

5 août 2010

 

"Le Président de la République a fixé des objectifs précis le 28 juillet dernier pour l'évacuation des camps illicites :

300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués

d'ici trois mois.

En particulier ceux des Roms."

 

 

 

 

Ces Roms que l’on pourchasse plus activement que les autres étrangers, citoyens de l’Union Européenne, qu'ont-ils de particulier ?

 

Le rapport de la commission des gens du voyage fournit une explication des fondements de la traque. Ils « sont d’une catégorie différente des Français et  ne relèvent donc pas du dispositif d'accueil des gens du voyage» selon les propos du rapport. Ils n’ont pas accès aux aires du voyage dont la loi a rendu la création obligatoire pour les communes de plus de 5000 habitants.

Ils vivent, de ce fait, sur des terrains publics ou privés (squats d’immeubles à démolir un jour, par exemple) sans autorisation du propriétaire ou de la commune. Ils sont dans une illégalité qui justifie toutes les mesures prises à leur encontre. L'occupation "sauvage" des terrains et lieux abandonnés donne attribution et les prérogative aux maires et préfets, il y a leur expulsion.

 

"Elle est à toi cette chanson
Toi l'étranger qui sans façon
D'un air malheureux m'as souri
Lorsque les gendarmes m'ont pris
Toi qui n'as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmener"

 

Georges Brassens

 

Les limites de ces interventions, la décence, l’humanité semblent absentes de la loi et des pratiques.

 

"La réglementation du droit de libre circulation européen donne une autre clef de question.Le droit de séjour (des citoyens européens au sein de l'Union Européenne) pour une période supérieure à trois mois reste soumis à certaines conditions:

  • - soit exercer une activité économique en qualité de travailleur salarié ou non salarié;
  • - soit disposer de ressources suffisantes et d'une assurance maladie afin de ne pas devenir une charge pour l'assistance sociale de l'État membre d'accueil pendant son séjour. À ce propos, les États membres ne pourront pas fixer le montant des ressources qu'ils considèrent comme suffisantes, mais ils doivent tenir compte de la situation personnelle de la personne concernée;
  • - soit suivre une formation en tant qu'étudiant et disposer de ressources suffisantes et d'une assurance maladie afin de ne pas devenir une charge pour l'assistance sociale de l'État membre d'accueil pendant son séjour;
  • - soit être membre de la famille d'un citoyen de l'Union qui entre dans une des catégories susdites."

Europa.eu

 

Les Roms sont considérés comme ayant des ressources insuffisantes. Tous les trois mois, il peuvent être chassés de France et y revenir par une autre frontière pour trois nouveaux mois. Ils augmentent ainsi à coût de voyage réduit pour la France les quotas d'expulsion, en sachant que le coût moyen d'une expulsion est de 21000€.

 

 

"Elle est à toi cette chanson
Toi l'hôtesse qui sans façon
M'as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m'ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S'amusaient à me voir jeûner"

 

 

" Lorsque les gendarmes m'ont pris "


Un exemple parmi d’autres en 2010 dans un village jouxtant Grenoble.

 Des policiers, matraques au poing, aspersion de bombes lacrymogènes de très forte puissance. La scène se passe dans un garage désaffecté. Les dernières personnes en sortent en toussant, étouffées par les gaz des forces de l’ordre. Elles ont à peine émergé des lieux où elles avaient trouvé un foyer qu’un bulldozer entre en action. Les plafonds s’écroulent, les cloisons s’effondrent sur les affaires de ces citoyens.

 


 

Un voyage à l'escorte très particulière encouragé par l'Etat français


31.08.2011 - Le campement de Saint Denis.

Un jour comme les autres dans ce département pour qui le déplacement stérile des personnes s’avère une utilisation régulière de l’argent public depuis la sortie de la circulaire du 5 août 2010 du ministère de l'intérieur sur l'évacuation des campements illicites et en priorité ceux des Roms comme cela est précisé.

 

En pleine heure de pointe, une centaine de personnes munies de leurs valises et de tous leurs effets arrivent sur le quai du RER de Saint Denis à la suite d’une décision d’expulsion du Tribunal de Bobigny. Il n’est guère possible actuellement de savoir si l’ordre en a été donné au policier par la préfecture. De même que l’initiative de mettre une rame spéciale à disposition des forces de police n’est pas revendiquée avec fermeté. Cette rame gracieusement offerte à ces familles a été investie d’une garde protectrice d’une dizaine de policiers et de CRS ainsi que de quatre agents de la SNCF. Le dévouement des forces de l’ordre s’est avéré si remarquable qu’elles ont préféré empêcher toute entrée et sortie des wagons aux arrêts.


Pierre Mongin, président de la RATP,  explique : «Des fonctionnaires de police ont décidé de permettre le transport de ces personnes.»

C’est une générosité à laquelle la RATP ne nous a pas habitué.

 

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, encourageant ses hommes à continuer leur besogne, a confirmé ses convictions et ses ordres : "Je rappelle que la Shoah, ce n'était pas partir volontairement après une décision de justice vers un lieu de son choix." Il a terminé par une leçon aux humanistes qui se sont exprimés : "Des propos comme ceux-là banalisent la Shoah et, finalement, encouragent au négationnisme".

 

 

Des heures grises 


Les responsabilités des différents protagonistes se diluent. Dans cette situation, sans concertation, semble-t-il, différentes personnes ont chacune, à leur niveau, contribué à remettre en scène à l’égard des Roms un processus d’évacuation en rame qui évoque les prémices d’heures noires de l’histoire européenne.


Des fonctionnaires ordinaires ont simplement fait leur travail. Il y a des ordres d’évacuation, qui sont régulièrement exécutés sans doute sans interrogation. Peut-être va-t-on un peu plus loin que la consigne, mais c’est plutôt bien vu par les temps qui courent. Ces fonctionnaires, passés pour certains du statut de gardiens de la paix à celui de forces de l'ordre, opèrent avec la conscience légère des gens sûrs de protéger leurs concitoyens. Le ministre risque même d’approuver.

 

Les autres fonctionnaires aussi sont allés un peu plus loin que la consigne. Ils ont mis une rame gracieusement à disposition d’un groupe de voyageurs qui déménageaient - un peu encombrants avec tout leurs bagages - même des vélos – Donc, les fonctionnaires ont permis de rétablir des conditions de circulation normales pour les voyageurs réguliers. Et puis quatre d’entre eux les ont  accompagnés. Quoi de plus habituel ? Pourquoi ? L’histoire ne le dit pas. Voulaient-ils aider tous ces gens à porter leurs bagages à leur lieu de destination ?  Cela semble peu vraisemblable. Alors quel rôle se sont-ils octroyés? 

 

Après toutes ces attentions, que sont devenus ces voyageurs qui méritaient tant d'égards ? Ils semblerait que leurs guides les ai perdus.

 

On sait seulement qu’ils ont appelé Médecin du Monde pour avoir des nouvelles de leurs enfants qu’on a séparé d’eux à leur montée dans le train.

 

Quand on commence à séparer de force les parents des enfants …

 


 

Selon la pensée de Serge Portelli, Vice-Président du Tribunal de Grande Instance de Paris, nous vivons des heures grises. Faisons en sorte que des heures noires ne nous amènent pas à regretter : nous n’avons pas voulu voir.

 

Serge Portelli

 

 

 

Pour en savoir plus :

 


Des Roms évacués dans une rame de la RATP en banlieue

 

 

Malaise à la RATP après une expulsion de Roms

 

Droit de libre circulation dans l'Union Européenne

 

 

 

Les gens du voyage, des gens que l'on ne veut pas chez soi

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 08:34

 

 


   Depuis 1990, la loi donne obligation aux communes d'aménager des aires pour les gens du voyages. La mise à disposition d'un terrain pour ces familles, leur permet de faire expulser les occupants "sauvages" des terrains publics ou privés.


Comment les mairies s'acquittent-elles de leurs obligations ? Ces mesures facilitent-elles l'acceptation sociale de ces personnes ? Ont-ils désormais droit de cité ?

 

 

 

Extrait d’un compte-rendu de la Préfecture d’Indre et Loire

sur la loi no 2000-614 du 5 juillet 2000 

 Cadre juridique applicable en matière de :

 

STATIONNEMENT DES GENS DU VOYAGE

 

 

 

LES PROCEDURES APPLICABLES EN VUE DE FAIRE CESSER LES

OCCUPATIONS INDUES :

 

(…)

 

Le référé administratif :

 

S'agissant du domaine public, le Maire a la possibilité en cas d'occupation sans autorisation d'une dépendance du domaine public communal, d'enjoindre aux occupants sans titre d'évacuer les lieux.

En cas d'échec, l'administration sera en droit de saisir le juge administratif pour lui faire ordonner l'expulsion (le cas échéant sous astreinte) et l'autoriser en cas de nécessité à y procéder par la force. »


Synthèse Préfecture Indre et Loire

 

 

Aires d'accueil et expulsions :


Le cadre est posé. Il est légal d’expulser par la force des familles avec enfants, femmes enceintes, bébés et personnes âgées.

 

Ce n’est pas qu’elles soient en défaut de paiement d’un loyer.

 

C’est qu’elles sont gens du voyage. Elles font partie des ces catégories de personnes qui selon les périodes de l’histoire sont plus ou moins indésirables, plus ou moins redoutées, plus ou moins refoulées, faisant l’objet d’un projet social d’éloignement.

 

La loi du 31 mai 1990 impose à chaque commune de plus de 5000 habitants d’installer un terrain d’accueil des gens du voyage. Mais elle n’a prévu aucune sanction pour les communes déficientes.

Pour inciter les communes à remplir leurs obligations, l'État subventionne les travaux nécessaires.

 

En contrepartie de cette obligation d'accueil, la loi du 5 juillet 2000 permet aux communes ayant créé les aires d'accueil prévues par le schéma départemental d'interdire le stationnement des gens du voyage sur le reste de leur territoire.

 

La loi mettra très longtemps à être appliquée. Le préfet n'utilise pas son devoir de faire procéder à l'aménagement des terrains aux frais de la commune. L'Etat est donc également responsable de la lenteur de la réalisation de ces aires puisqu'il n'exécute pas sa mission de contrainte. "


"Cette disposition n'a pas été appliquée une seule fois en dix ans", souligne Monsieur Hérisson, sénateur. (1)

 

 

Réservés aux Français :

 


Un rapport d’étude parlementaire a été élaboré par la commission des gens du voyage au sénat. En mai 2008, elle rend ses conclusions :


« A ce jour, les gens du voyage sont des citoyens français et les « Roms » sont des étrangers, ressortissants de l’Union Européenne (essentiellement, de Roumanie et de Bulgarie).

La commission  nationale consultative des gens du voyage a précisé, dans sa séance du 16 octobre 2007, que les Roms ne sauraient être assimilés aux gens du voyage français. »

 

 « Les Roms n'appartiennent donc pas à la communauté des gens du voyage, lesquels, aux termes de la loi du 3 janvier 1969 relative à l'exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe, doivent être en possession d'un titre de circulation. Ce sont deux catégories différentes, et les Roms ne relèvent donc pas du dispositif d'accueil des gens du voyage qui a été prévu par la loi du 5 juillet 2000. » (JO Sénat, 7 novembre 2007). »


Donc les aires de voyage sont faites pour accueillir les véhicules et les caravanes uniquement des citoyens français qui ont un mode de vie nomade.

 

 

 

Ces nombreuses communes qui ignorent la loi :


Au 31 décembre 2007, les schémas départementaux prescrivent aux communes l’aménagement de 41 840 places en aires d’accueil. C’est le nombre de places qui ont été jugées nécessaires pour les français, gens du voyage.

 

A la fin de l’année 2007, 21 165 places étaient financées soit un taux de réalisation de 50%, l’obligation datant de 1990. Il a fallut 17 ans pour construire la moitié des place nécessaires.


Malgré les subventions, certaines communes mentionnent un coût de réalisation trop élevé, le niveau des équipements requis et notamment des sanitaires étant incriminé.

D’autres évoquent la réticence des riverains ou des communes voisines, voire des élus de la ville elle-même.

 


Se donner la main pour faire échec à la loi ?

 

Ainsi l’exemple d’une commune de 30 000 âmes, de l'Est de la France.

Elle a trouvé le terrain qu’elle destine aux voyageurs. Il est situé dans la campagne à proximité d'une forêt et d’un foyer de réinsertion pour jeunes hommes en rupture avec la justice. Il est proche d’une gravière où viennent se baigner les habitants de la localité, en été.

 

« Il convient de rappeler que l’aire doit être située dans les zones urbaines ou à proximité de celles-ci afin de permettre un accès aux services publics (équipements scolaires, sociaux et de santé) en évitant tout effet de relégation. » dit le rapport.

 

L’emplacement de la commune de 30 000 âmes est à 1500 ou 2000 m des écoles et de tout commerce. Le chemin mal carrossé qui y mène passe par une zone industrielle.

 

Il est à la limite extrême de la commune pour ne pas en déranger ses habitants. Mais aussi dit-on parce la commune n’a pas de place. Cependant qu’en entrée de ville vont se libérer 11 hectares, différentes grosses entreprises ayant fait faillite dans le même secteur.


L'emplacement est en limite de cette commune donc également à la limite de celle d’à côté. A 200 mètres, s’étend un lotissement de la commune voisine, hostile à l'installation du terrain. La deuxième commune attaque la première au tribunal pour atteinte à la biodiversité, avec l’aide des associations de protection de la nature, la faune et la flore locale étant riche. Elle évoque également l'ancien plan d'occupation des sols qui étaient en zonz inondable. La zone a été réhaussée de façon importante au cours de travaux d'aménagement d'un tramway et ne présente plus ce risque. La deuxième commune obtient gain de cause au tribunal. La première va alors en appel…

 

Pendant ce temps aucune des communes qui se jouxtent n’ont aménagé de terrain pour les gens du voyage.

 

 


  Il y a les français intégrés. Et puis il y a ceux qu'on veut oublier, qu’on ne sait pas où mettre. Et qu’on ne peut pas éloigner très loin. Ils sont Français.

 

 


Des discours de maires effrayants 


Monsieur Hérisson, le sénateur-maire qui a dirigé la commission des gens du voyage, dit « la moitié des emplacements sont en chantiers. Les communes doivent réaliser les 20.000 places qui manquent encore, avec l’aide de l’Etat pour celles qui ont été retardées contre la volonté des élus, sur les propres deniers pour celles qui n’ont aucunes excuses».

 

Dans une interview au Monde du 30 juillet 2010, le Directeur du Département des gens du voyage de l’Adoma qui gère des aires,  Thomas Zuckmeyer, s'avoue parfois "effrayé par les discours des maires. Certains nous disent clairement : 'La loi je m'en fous, je ne veux pas de ces gens chez moi.' Et le clivage gauche-droite ne tient pas sur la question. Nous essayons de leur faire comprendre que les gens du voyage sont des citoyens comme les autres, il faut leur amener de l'eau et de l'électricité comme aux autres habitants". » (1)

 

 

 

 

 

 

  

 

A lire la très intéressante enquête de Marianne Rigaux dans le Monde



 (1)  Aire d'accueil des gens du voyage : pourquoi la loi n'est pas respectée  

 

   et  

 

       le rapport de la Commission des gens du voyage

 

 

 

 



 

La France des heures grises, une rame réservée aux Roms

 

 


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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 13:11

 

 

L'Affaire Karachi, l'Affaire Bettencourt : la presse, des témoins, des victimes s'élèvent contre les pratiques de remise en cause du droit d'information des journalistes, des libertés fondamentales en France et contre le détournement des missions de certains services de l'Etat en France.

 

Le 19 juillet 2010, la liste des appels téléphoniques d'un journaliste travaillant sur l'affaire Bettencourt a été demandée à son opérateur téléphonique de façon illégale par le contre-espionnage intérieur français. Les révélations de Gérard Davet du Monde pouvaient mettre en cause Eric Woerth, à ce moment là  ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction Publique, soupçonné de conflit d'intérêts. Les services des renseignements intérieurs auraient cherché à retrouver l'auteur des informations, dit "la source" pour le museler et empêcher d'autres révélations qui mettraient en cause le plus haut degré de l'Etat. Le nom de Nicolas Sarkozy a été évoqué. Par la suite, un Haut Fonctionnaire de la Chancellerie, David Sénat a été démis de ses fonctions et renvoyé du ministère au motif, semble-t-il que son nom figure dans la longue liste des appels téléphoniques du journaliste espionné.

 


" La recherche de fadettes (relevés téléphoniques), menée par le contre-espionnage repose sur des "bases juridiques extrêmement fragiles ", estime (...) M. Sénat. On lui a donné de très nombreux fondements juridiques différents : on a invoqué la prévention du terrorisme, la protection des institutions, (...) la recherche d'une infraction pénale, c'est à dire une affaire de police judiciaire alors qu'on a saisi un service de contre-espionnage dans un cadre administratif, note M. Sénat"

Le Figaro 03.09.2011

 

 

Entre le 2 et le 8 juillet 2011, Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart et Edwy Plenel, directeur de la rédaction du  Monde jusqu'en 2004, devenu patron de Médiapart informent qu'ils ont reçu des menaces de mort en raison du travail de Fabrice Arfi sur " l'Affaire Karachi ", relatant les dessous de la vente de trois sous-marins militaires au Pakistan et trois corvettes à l'Arabie Saoudite. Les contrats seraient passés par le versement de commissions légales aux intermédiaires, appelées pudiquement, frais commerciaux exceptionnels, dont une partie serait reversée illégalement au parti d'Edouard Balladur, en tant que rétrocommissions, contribuant ainsi largement au financement de sa campagne.

 

Chirac aurait mis un terme au versement de ces commissions, interdisant la réalisation des engagements pris avec les intermédiaires, afin d'handicaper son rival. Le 8 mai 2002, un attentat commandité à Karachi a fait14 morts dont 11 ouvriers de la Direction de la  Construction Navale venus à Karachi au Pakistan pour honorer le contrat de vente des sous-marins.

 

Le résumé du démarrage de l'affaire Karachi en un coup d'oeil par le Monde

 

Le patron d'une société d'intelligence économique, Pierre Sellier, qui selon les victimes des menaces serait proche du bénéficiaire des commissions  non honorées, Ziad Takieddine, aurait à plusieurs reprises mis en garde les journalistes qui travaillent sur l'affaire jusqu'à proférer des menaces de mort réitérées à l'égard de Fabrice Arfi.

 

La Société des Journalistes de Médipart s'inquiète "du climat d'intimidation qui pèse sur le travail de journalistes de plusieurs rédactions".

Dans sa plainte, Fabrice Arfi aurait mentionné les propos de Pierre Sellier "Je vais le tuer. (...) Trois balles dans la tête"

 

"Espionnage de journalistes, cambriolages suspects, et maintenant menaces de mort : ces pratiques inacceptables sont-elles désormais considérées comme légitimes par les milieux proches du pouvoir pour lutter contre le journalisme d'investigation?, s'interroge Reporter sans Frontière"

Le Nouvel Obs 01.09.2011

 

Reporter sans Frontière analyse la situation du droit à l'information en France :

La France se retrouve en 2010 au 44 ème rang mondial pour la liberté de la presse. La Corée du Sud, l'Afrique du Sud, le Mali, le Ghana, le Hongrie, ... sont mieux placés.

" La majorité présidentielle a eu des mots très menaçants, parfois insultants, envers certains médias. Ces déclarations ont eu une résonance mondiale et, dans beaucoup de pays, le gouvernement français n'est plus considéré comme respectueux de la liberté d'information", affirme l'organisation."

Le nouvel Obs 20.10.2010

 

L'Association de la Presse judiciaire (APJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) se sont constitués partie civile dans la plainte du journal "Le Monde" dans l'affaire des relevés des appels téléphoniques de Gérard Davet.


"Les membres de la Presse judiciaire ne peuvent (...) tolérer que sur des dossiers sensibles le pouvoir en place cherche à identifier leurs informateurs afin, à terme, de tarir leurs sources et de tuer la liberté d'informer", selon l'APJ.

Le Nouvel Obs 02.09.2011

 

Fabrice Arfi exprime son analyse de la situation actuelle aux "Inrocks" :

" (...)Je n’ai jamais perdu une source à ce jour. Mais cette ambiance est réellement pesante, un climat de peur règne. Il faut donc redoubler d’astuces de discrétion pour protéger ses sources. Cela donne l’impression d’une violence d’Etat psychologique plus importante. Je pense que cela découle de la personnalité et du type de gouvernance cher à Nicolas Sarkozy, qui sont outranciers. C’est la pédagogie du "casse toi pauv’ con" : quand un citoyen refuse de serrer la main du président, alors le Président de la République lui lance "Casse toi pauv’ con". C’est une psychologie de la vulgarité, qui pèse sur tout le monde, aussi bien les juges indépendants que les journalistes ou les fonctionnaires. Cela fait désormais partie du paysage.(...)

On a l’impression que Nicolas Sarkozy privatise directement les services de l’Etat, comme le contre-espionnage, pour enquêter sur des journalistes qui traitent des affaires gênantes pour lui. Nicolas Sarkozy avait fait campagne sur la rupture, effectivement il y en a une de ce côté là : auparavant, il y avait une certaine culpabilité à surveiller des journalistes ou des personnalités, mais aujourd’hui c’est fait de manière complètement décomplexée et irresponsable."

 

Il semble aujourd'hui que les personnes apparentées à la majorité, détentrices des places en vue dans la société que ce soit par leur mandat politique, par l'importance de leur fortune ou par leur assise professionnelle et les personnes qui leur sont proches, n'hésitent pas à utiliser la fonction publique et les revenus de l'Etat au service de leurs intérêts privés et de la défense d'agissement frauduleux. Elles se montreraient prêtes à mettre en oeuvre des moyens de pression dont on ne mesure peut-être pas encore toute l'ampleur pour faire taire ceux qui pourraient parler. Certaines sont également prêtes à soutenir au grand jour l'illégalité des méthodes de leurs serviteurs zélés. Le pouvoir s'assoit sur la loi et le dit haut et fort :

 

"Interrogé par Le Monde sur la question de savoir s'il y aurait des sanctions prises contre Bernard Squarcini et Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, Claude Guéant a répondu "bien évidemment non". "MM. Squarcini et Péchenard sont des grands serviteurs de l'Etat et de l'intérêt général, ils font leur devoir et ils ont toute ma confiance", a-t-il ajouté."

Le Monde

 

 

Qui a commandité les menaces de mort proférées par Pierre Sellier à l'encontre de Fabrice Arfi, réitérées à plusieurs reprises ?


De qui vient l'ordre aux services secrets  de demander les relevés téléphoniques de Gérard Davet ?


Qu'est-ce qui arrêtera le pouvoir dans l'utilisation de mesures d'intimidation, la violation de la loi et la remise en cause de la liberté d'expression et de témoignage ? 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 20:52

 

 

La réalité du changement climatique est aujourd'hui généralement admise. Son origine est multiple. On connaît les émissions de CO2 provenant de l'industrie et des véhicules à moteur, on connait également les conséquences de l'élevage notamment bovin, on connait moins la transformation chimique des engrais chimiques en contact avec la terre labourée qui s'évaporent en CO2 au passage de la charrue... et représente 40% des émissions de CO2.

 

Les études ont montré dans l'histoire de la terre une modification d'environ 5°C par période de 100 000 ans.Le maintien des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial actuel entrainera une augmentation de 3,5 °C de la température d'ici 100 ans. L'augmentation brutale de la température en cours entrainerait en Europe du Nord, une augmentation notable des pluies, la sécheresse s'installerait au Sud. L'Afrique serait touchée par la désertification et les famines, mais aussi par les inondations, en Amérique, l'agriculture des grandes plaines serait affectée, ...Les espèces vivantes ne disposeront pas du temps indispensable à l'adaptation de leur organisme.

 

Il est impossible de prévoir quelles seront toutes les conséquences que ce changement entrainera.

 

Les Etats ont le pouvoir et la responsabilité d'imposer la réduction de notre production de CO2, tandis que chacun à son échelle peut y contribuer.

 

Avaaz qui signifie “voix” dans plusieurs langues d'Asie, du Moyen-Orient et de l'Europe de l'Est est un site qui propose des pétitions engagées.Il a été lancé en janvier 2007 avec la mission de fédérer les citoyen(ne)s de toutes les nations fin qu'ils représentent une force prise en compte par les Etats pour les grandes questions humaines. Avaaz propose une pétition pour soutenir l'orientation de l'Australie dans sa lutte pour la réduction du CO2.

 

 

" Un combat majeur pour le climat fait rage en ce moment en Australie: le gouvernement est sur le point de promulguer une loi qui réduirait les émissions de CO2 et ferait payer la note aux pollueurs. Mais de grands industriels, soutenus par Rupert Murdoch, tentent de faire enterrer ce projet de loi.

Cette loi instaurant un prix du CO2 est une mesure "gagnant-gagnant" - elle incitera les industries sales à produire proprement et taxera les pollueurs, ce qui génèrera plus de ressources pour les ménages et les travailleurs. Une fois adoptée, elle pourrait conduire d'autres grands pays émetteurs de CO2 à en faire de même et ce pourrait être notre meilleur espoir pour le climat. Mais les sirènes de Murdoch qui répandent la peur sont assourdissantes: il possède 70% de la presse australienne. Si ensemble, à l'aide de messages d'espoir du monde entier, nous parvenons à éclipser sa campagne visant à enterrer le projet de loi, nous pouvons contribuer à son adoption.

La bataille se joue sur les ondes australiennes en ce moment. Signez la pétition urgente pour soutenir cette initiative courageuse et partagez-la avec tout le monde. Lorsque nous aurons atteint 250 000 signatures, nous diffuserons des spots de soutien à la radio.Ils feront passer nos messages du monde entier, présenteront les bienfaits de la loi et appelleront le grand public à l'appuyer.


Nous sommes tous menacés par le changement climatique - notamment par les sécheresses et les tempêtes qui déclenchent des incendies de forêts, des inondations ou de mauvaises récoltes. La proposition australienne marquerait le début d'un changement de son économie pour empêcher cela. Cette mesure ferait payer la note aux entreprises polluantes et les pousserait à devenir plus efficaces sur le plan énergétique, tout en finançant les technologies de demain et en renforçant l'aide aux plus démunis. Pourtant, Murdoch - connu pour soutenir depuis longtemps le déni climatique - s'est rallié aux entreprises minières afin de diffuser des perspectives improbables de pertes d'emplois et de récession.

Des pays comme le Danemark, la Suède et le Costa Rica ont déjà introduit des mesures tarifaires sur les émissions de CO2, ce qui a stimulé l'innovation et diminué la pollution. Si nous encourageons maintenant l'Australie, le plus grand pays émetteur de CO2 par habitant, à suivre leur exemple, cela génèrera une dynamique invitant les autres plus gros pollueurs comme la Chine et les Etats-Unis à emboîter le pas. Cela multipliera nos chances d'obtenir un accord climatique mondial l'an prochain.

Les membres d'Avaaz du monde entier ont été de grands militants dans l'action contre le changement climatique: nos actions collectives ont souvent influencé les gouvernements et les entreprises. A présent, les Australiens et leurs décideurs politiques ont besoin de notre soutien pour tenir tête aux profiteurs et faire renaître l'espoir de solutions pour le climat. Manifestons aujourd'hui notre soutien aux Australiens.

Les dirigeants politiques et les industries ont souvent une vision à court terme quand des actions à long terme sont nécessaires. Lorsque notre mouvement citoyen va à l'encontre de ces tendances et propose une vision claire de l'avenir auquel nous aspirons tous, nous pouvons mettre en lumière ce que nos dirigeants ont de meilleur. Ensemble, confortons les Australiens dans leur détermination, puis adressons-nous à d'autres gouvernements jusqu'à ce que nous obtenions l'accord climatique mondial dont la planète a besoin.

Avec espoir,

Alex, Ben, Stéphanie, Emma, Giulia, Caroline, Ricken et toute l'équipe d'Avaaz."

 

 

 

 

 

S i g n e z   l a   p é t i t i o n

 

 

 

 

PLUS D'INFORMATIONS

Australie: vers une taxe carbone à 17 € (Le Figaro)
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/07/07/97001-20110707FILWWW00293-australie-vers-une-taxe-carbone-a-17.php

Des milliers d'Australiens manifestent en faveur d’une taxe sur le carbone (Impact Climat)
http://www.webzine-impactcc.com/Des-milliers-d-Australiens-manifestent-en-faveur-d-une-taxe-sur-le-carbone_a143.html

Une taxe carbone qui étouffe le gouvernement australien (La Tribune)
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110719trib000637117/une-taxe-carbone-qui-etouffe-le-gouvernement-australien.html

L'Australie imposera une taxe sur le carbone (Cyberpresse)
http://www.cyberpresse.ca/environnement/economie/201107/10/01-4416638-laustralie-imposera-une-taxe-sur-le-carbone.php

Le Premier ministre britannique David Cameron soutient la taxe carbone australienne (The Telegraph, en anglais)
http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/australiaandthepacific/australia/8673736/David-Cameron-supports-Australian-carbon-tax.html

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 16:00

 

 

 

Dénoncés par les uns comme la mise en oeuvre de traitements inhumains et dégradants, condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'homme et le Défenseures des Enfants, l'incarcération des enfants est considérée comme un argument électoral par le gouvernement de Nicolas Sarkozy qui fraye de plus en plus avec l'idéologie de l'extrême droite. Nicolas Sarkozy espère-t-il des bénéfices secondaires de sa politique de maltraitance des enfants? Penserait-il ainsi avoir passé un marché avec les Français xénophobes ?  Le sacrifice de ces enfants dont l'équilibre psychique n'en sortira pas indemne traduit-il l'espoir de quelques bulletins de vote ?

 

A l'occasion de l'ouverture du premier CRA (Centre de Rétention Adminstrative) conçu pour enfermer les familles avec leurs enfants, des réseaux, des associations, des syndicats s'élèvent contre cette politique qui dénie les fondements humanitaires de notre pays et consacre son engagement ferme dans la voie du viol des droits de l'enfant et des droits de l'homme.

 

Il y a des enfants qui ont droit à des conditions de vie décentes : les nôtres et puis il y a les autres.

 

 

 


Communiqué de presse - 31 août 2011

 




Le 1er août, le plus grand centre de rétention  administrative pour étrangers a ouvert à proximité de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle sur la commune du Mesnil-Amelot. 

Profitant encore de la période estivale, ce véritable camp, de conception carcérale, "ouvre" désormais ses portes aux familles et donc aux enfants. (...)

Illégal car contraire à la Convention internationale des droits de l'Enfant, l'enfermement est au surplus, pour ces derniers, un véritable traumatisme, comme l'ont clairement affirmé diverses institutions indépendantes, telles le Conseil de l'Europe, la Commission nationale de déontologie de la sécurité et la Défenseure des enfants. 

Arrêtés avec leur famille dans des conditions souvent violentes, arrachés brutalement à leur vie quotidienne, privés de scolarisation et d'activités, ces enfants sont aussi confrontés à l'angoisse et à la dévalorisation de leurs parents qu'ils voient menottés, entourés de policiers , présentés devant des juges, tels des délinquants.

Les associations intervenant dans les Centres de Rétention Administrative,  auprès des familles retenues, peuvent témoigner des symptômes révélateurs d'un délabrement psychique au quotidien, causé par la rétention sur les enfants. D'autant que la durée maximale de l'enfermement a récemment été portée à 45 jours, ce qui accroît encore les risques de psycho-traumatisme.

Rappelons que les centres de rétention et zones d'attente sont les seuls lieux où des enfants de moins de 13 ans peuvent être enfermés, comme si le seul fait d'être étranger rendait cette maltraitance institutionnalisée acceptable. 

Récemment encore, la juridiction de Lille a sanctionné cette pratique au motif qu'elle constituait un traitement inhumain et dégradant au sens de l'article 3 de la CEDH. La Cour européenne elle-même a condamné cette pratique dans une affaire concernant la Belgique.

Les organisations signataires dénoncent la banalisation de l'enfermement administratif, et la pénalisation du séjour irrégulier comme mode de gestion des étrangers. Avec l'enfermement de ces enfants et de  ceux qui suivront, c'est à la protection des plus vulnérables que le Ministère de l'Intérieur s'en prend cette fois-ci,  toujours dans son obsession de la politique du chiffre en matière d'expulsions.

 


Les Signataires : 


Observatoire de l'enfermement des étrangers (ACAT-France), Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Anafé, Comede, Emmaüs France, Fasti, Gisti, La Cimade, Ligue des droits de l'homme, MRAP, Revue Pratique, Syndicat des Avocats de France (SAF), Syndicat de la Magistrature (SM), Syndicat de la médecine générale (SMG), Observatoire citoyen de la rétention 77, Réseau éducation sans frontières (RESF)

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 08:22

 

 

L'affaire Bettencourt met au grand jour la mauvaise santé de la démocratie en France.

 

Si le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux s'était exclamé à l'Assemblée Nationale, le 4 novembre 2010 : "La DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), ce n'est pas la Stasi ", il s'avère aujourd'hui qu'elle a des pratiques illégales qui menace nos libertés. De plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer les dérives de l'Etat.


 

Après une enquête approfondie menée par " Le Monde ", les avocats  du journal, ont déposé le 20 septembre 2010 une plainte contre X  pour violation du secret des sources et de plusieurs autres articles du code pénal dans l'affaire Woerth-Bettencourt auprès du parquet de Paris.

 

Le contre-espionnage français était soupçonné d'avoir procédé à l'examen des appels téléphoniques passés par le journaliste Gérard Davet du 12 au 16 juillet 2010 alors qu'il travaillait sur l'affaire Béttencourt. Il s'agissait, en toute illégalité, de trouver ses sources pour porter un arrêt aux informations que le journal diffusait sur cette affaire.

 

Il ressort de la loi du 4 janvier 2010 que "la liste des appels téléphoniques d'un abonné ne peut être demandée à un opérateur de télécommunications que dans le seul cadre d'une procédure judiciaire; uniquement lorsqu'un impératif prépondérant d'intérêt public le justifie; et à la condition de ne pas porter atteinte directement ou indirectement au secret des sources".

 

21 juin 2011: la juge d'instruction Sylvia Zimmermann, en charge de l'affaire depuis le 13 mai 2011, a délivré  une commission rogatoire.


19 juillet 2011 : Elle apprend par l'enquête auprès de l'opérateur téléphonique que

  1. - le 19 juillet 2010, une télécopie de Stéphane Tijardovic de la DCRI demande à Orange les factures téléphoniques détaillées du portable du journaliste, Gérard Davet, du 12 au 16 juillet 2010 alors que  les 18 et 19 juillet 2010, le Monde avait publié des informations mettant Eric Woerth en difficulté.
  • - Le 21 juillet 2010, les services policiers avaient saisi une nouvelle fois Orange, demandant la liste des appels passés par David Sénat, conseiller technique de l'ancien garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie, soupçonné d'être la source du Monde. Il perd son poste et doit quitter le ministère.

 

"Les infractions commises par la DGPN (Direction Générale de la Police Nationale) et la DCRI, conclut la plainte, causent un préjudice direct et évident à M.Gérard Davet et à la Société éditrice du Monde puisque l'atteinte portée au secret de ce qu'auraient été leurs sources répond à la volonté de les empêcher d'enquêter. L'atteinte qu'ils subissent de ce fait est d'autant plus intolérable que la Cour européenne des droits de l'homme rappelle régulièrement que les journalistes n'ont pas seulement le droit, mais le devoir d'informer."

 

 Au moment du dépôt de plainte, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui était secrétaire d'Etat à l'économie numérique, avait répondu à la question d'une possible surveillance de journalistes qu'il s'agissait, "d'un vieux fantasme français" relayé par "les médias".

 

La juge d'instruction devrait maintenant tenter de remonter jusqu'aux donneurs d'ordres.

 

Nicolas Sarkozy, questionné le 16 novembre 2010 sur l'éventualité d'un viol de la loi sur le secret des sources, avait répondu : "Non, je ne l'imagine pas, je ne le crois pas…"

 

 

Aurélie Filipetti, député socialiste, répondait ce matin à une interview sur France Inter. Vous pouvez la retrouver sur le site vidéos de France Inter.

 

" On voit dans l'affaire Bettencourt,  que là c'est le secret de l'instruction (qui est en cause), des pressions sur l'enquête, on voit bien qu'il y a un problème aujourd'hui dans ce pays de respect de la séparation des pouvoirs, le pouvoir judiciaire est soumis à une pression constante de l'Elysée. Dans l'affaire Bettencourt, y'a eu des pressions sur certains témoins, on a voulu faire changer leurs dépositions."

 

 

 

Pour en savoir plus :

 

 

Affaire Bettencourt : les services secrets ont espionné un journaliste

 

Secret des sources : ce que dit la plainte du monde

 

 

 

 

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 22:08

 

 

L'élection présidentielle arrive à un moment de l'histoire essentiel en matière :

- de politique de ressources naturelles

- de politique énergétique

- de politique de protection de la planète mais surtout de la vie.

 

Les ressources naturelles seront épuisées dans quelques dizaines d'années en maintenant le rythme d'extraction actuelle.

Concernant le minerai, les perspectives mondiales indiquent que pour de nombreux éléments (tels que l'argent, le fluor, l'étain, le zinc, le nickel) les réserves actuelles ne permettront que de couvrir deux à trois décennies d'exploitation.

Concernant le pétrole, le pic pétrolier (ou Peak Oil en anglais) désigne le moment où la production mondiale de pétrole plafonne avant de commencer à décliner du fait de l'épuisement des réserves de pétrole exploitables.Plusieurs dates sont retenues entre 2004 et 2015. Actuellement les débats les plus importants tournent autour de la détermination de la date de l'épuisement complet des ressources.

Le gaz est également une ressource limitée.

 

Actuellement, des recherches sont menées, des permis d'exploration sont demandés pour pouvoir exploiter les ressources en pétrole dites non conventionnelles (gaz et huiles de schistes, exploitation off shore). Elles comportent de grands risques pour l'environnement. Voir l'article

 

Le tournant suppose la prise en compte des nuisances occasionnées par les gaz à effets de serre, le risque majeur du nucléaire. Le tournant suppose l'acceptation du niveau des ressources énergétiques et minérales actuel et le développement d'un effort très important de recherche et d'investissement dans le domaine des énergies renouvelables et non polluantes.

 

Greenpeace a décidé de faire passer un stress test aux différents candidats à la présidentielle : 

 

L'organisation interroge les candidats sur leurs choix

et engagements  sur l'avenir énergétique de la France

et les classe en fonction de leurs réponses.

 

2012 : Le stress test des candidats

 


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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 07:19

 

 

Les Etats-Unis mettent en place de nouvelles mesures qui devraient s'avérer efficaces contre l'évasion fiscale comme Roosevelt en son temps avait  instauré une loi contre la fuite des capitaux.

Les établissements financiers européens concernés crient au risque de faillite.


Il semble beaucoup plus facile de créer des niches fiscales et de supprimer des places d'herbégement au SAMU social de Paris  que de mettre en place des mesures imposant une solidarité des riches avec la nation face à la crise qu'ils ont contribuée à provoquer.

 

 

 

Lire dans       

 

Europolitique - le quotidien des Affaires européennes

 

Par Tanguy Verhoosel

 

 

 

 

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 18:00

 

 

La terreurs de la perte des trois AAA, l'hégémonie des spéculateurs, le monde occidental en crise sociale et financière grave.

Et s'il n'y avait pas de fatalisme mais une, d'autres voix. Laurent Joffrin, journaliste du Nouvel Obs nous livre ses réflexions.

 

 

Le Nouvel Observateur - Laurent Joffrin

 

 

Il y a dans cette crise une vaste entourloupe en cours, masquée par le tumulte des marchés et la noria des réunions d'urgence : les idées qui nous gouvernent depuis trente ans s'effondrent sous nos yeux, mais ceux qui les défendent sont toujours en place et font prévaloir leurs vues.

Dans le brouillard de l'événement, sous les apparences de la dure nécessité, les féodalités financières et les classes dirigeantes imposent progressivement aux gouvernements un programme de fer qui préserve leurs intérêts, alors même que leur influence sur la planète apparaît maintenant à tous pour ce qu'elle est : une désastreuse sacralisation de l'argent fou.

 

D'expédients en mesures transitoires, de replâtrage en improvisation, les gouvernements conscients des enjeux mais incapables de s'unir sur une stratégie se dirigent lentement vers les solutions préconisées par les maîtres de l'argent : maintien du pouvoir des marchés, refus des réformes de structure de la finance et de la banque, coupes dans les dépenses publiques pour rembourser la dette. Autrement dit, protection des possédants et austérité pour les peuples.

 

On concède une mesure d'équité, on annonce de courageuses réformes pour plus tard, on trouve ici une rustine nouvelle ou là une béquille de fière apparence. Mais, en fait, les dogmes les plus usés sont toujours actifs : moins d'Etat, moins d'impôts, moins de salaires, plus de bonus. Le système financier qui a conduit la planète à la plus grande crise depuis 1929 restera en place.

Pourtant d'autres solutions existent, qui n'ont rien de farfelu ni de démagogique, avancées par des forces politiques importantes et par des experts reconnus.

 

Elles sont diverses, parfois contradictoires, elles émanent de courants idéologiques variés et ne sont pas toujours réunies dans un plan opérationnel et cohérent. Mais en les examinant sérieusement, on peut dégager une stratégie alternative à celle du monde de la finance, stratégie qui demande elle aussi des efforts, qui comporte sa part de risque, mais qui a le mérite de satisfaire à la fois à une meilleure équité et de tenir compte du nouvel état de la planète.

 

La première en urgence consiste, selon l'expression consacrée, à "monétiser les dettes souveraines", c'est-à-dire à financer une part des dépenses de l'Etat avec des prêts consentis par la Banque centrale européenne. Techniquement, la BCE déciderait d'acheter aux Etats les obligations qu'ils émettent pour se financer. Autrement dit, au lieu d'emprunter sur les marchés, les Etats emprunteraient auprès de la Banque, qui accorderait des conditions plus favorables. Comme la BCE achète ces titres en créant de la monnaie, on parle de "monétiser la dette".

Economiste chez Natixis, un temps conseiller du PS, Patrick Artus en est l'opiniâtre avocat. Sous des formes variées, on retrouve cette proposition dans le discours de la gauche américaine ou encore chez les experts du mouvement vert ou chez les économistes critiques. Certes, l'innovation risquerait de conduire Jean- Claude Trichet, le président de la BCE obsédé par le risque inflationniste, à une immolation par le feu. Mais elle soulagerait les finances publiques, elle rassurerait les créanciers, certains d'être remboursés, et elle éviterait aux peuples une austérité socialement insupportable.

 

Les orthodoxes, bien sûr, crieront au scandale. Les crédits ouverts sont autant de liquidités nouvelles. On crée de la monnaie ? Voici revenu le spectre horrifique de la planche à billets et de l'inflation ! Sauf qu'Artus a depuis longtemps répondu à cet argument : il y a inflation si les liquidités nouvelles créent, par excès de la demande sur l'offre, des tensions sur les marchés de biens et de services qui pousseraient les prix vers le haut. En période de récession ou de croissance lente, cette éventualité est improbable : une partie des capacités de production est inemployée ; si la demande augmente, l'offre peut suivre sans tension sur les prix.

 

Il y a un risque ? Certes. Mais rappelons que l'autre solution, celle des banquiers, consiste à exiger une livre de chair des classes moyennes et populaires et à programmer une récession de plusieurs années, qui ruinera encore plus sûrement les finances publiques, comme on le voit en Grèce...


Cette médication de court terme, dont il faut évidemment user avec prudence, permettrait seulement d'amortir le choc de la dette. Elle devrait être relayée par une réforme fiscale audacieuse, qui permettrait d'accroître la contribution des classes riches, si longtemps favorisées par le reaganisme planétaire, et assurerait aux Etats les moyens de faire face à leurs engagements. Là aussi les propositions existent. On en trouve de fort judicieuses chez Obama ou encore dans les projets des candidats socialistes à l'élection présidentielle française. Berlusconi soi-même vient de taxer un peu plus les riches... C'est le sabotage politique des conservateurs - les Tea Party américains par exemple - qui empêche leur mise en oeuvre. Ces mesures devraient évidemment être couplées avec une réforme des marchés financiers : séparation entre banques de spéculation et banques civilisées, réduction des paradis fiscaux, taxation légère des transactions financières dont on parle depuis vingt ans sans jamais rien faire, etc.

Tout cela débouche sur un modèle de développement différent : équité sociale, maîtrise de la finance, promotion de l'industrie et de la technologie sous contrainte écologique, réhabilitation du rôle des Etats démocratiques, seuls légitimes à décider d'une stratégie collective. Un modèle dont les puissants ne veulent pas, parce qu'il porte atteinte à leurs intérêts. Ainsi le destin des peuples se joue peut-être dans leur dos, dans la torpeur de l'été, au fil des discussions discrètes qui réunissent politiques et représentants de l'oligarchie. Laissera-t-on faire ?

 

 


Laurent Joffrin - Le Nouvel Observateur

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 12:43

 

 

La famine dans la corne de l'Afrique repose de façon dramatique la question de la faim.

 

 

Deux personnalités très différentes donnent dans cette page deux analyses complémentaires, parfois concordantes mais aussi antagonistes des causes et des remèdes de la faim. Aujourd'hui, l'ONU établit à 925 millions de personnes les victimes de la faim. Nous sommes 6 milliards. Qu'en sera-t-il quand nous serons 9 milliards aux environs de 2050 ?

 


 

Bruno PARMENTIER, directeur de l'école supérieure d'agriculture d'Angers, ingénieur des mines a écrit :  "Nourrir l'humanité". Il a participé au Grenelle de l'Environnement.
Dans cette émission, il évoque les enjeux de l'agriculture du XXIème siècle avec une simplicité imagée qui définit avec clarté une partie de la question. Ses solutions sont loin d'être toutes écologiques, ainsi, son regret de l'abandon des OGM marque les limites de son raisonnement. Son enthousiasme pour les nanotechnologies dont il dit : "C'est vrai les nanotechnologies, ça peut-être très, très dangereux mais ..." fait frémir.

Mais il prône également l'agriculture biologique telle que peut la décrire Claude Bourguignon.

L'enregistrement de l'émission a été réalisé en 4 parties :

 

 

     

Claude Bourguignon, ingénieur agronome, biologiste de la terre partage son travail et sa passion avec sa femme. Ils ont créé ensemble le seul laboratoire au monde des sols en place.
Ils se déplacent à la demande de groupes d'agriculteurs, de chambres d'agriculture, de lycées agricoles, de gouvernements dans le monde entier pour faire sur 1,50 mètre de profondeur des diagnostics de la terre, dans les champs, là où ils sont appelés à son chevet.
Notre terre qui se vide de sa vie riche et multiple, se dissout dans les nappes phréatiques, les rivières et se meurt. En chaque lieu, différente, elle demande une étude approfondie et un plan de rétablissement unique.
Les Bourguignon établissent la gravité de son état, son alchimie, quel composant fait défaut, quel élément est en excès et préconisent les remèdes à mettre en oeuvre. Naturels, basés sur les connaissances des anciens, sur de minutieuses analyses chimiques, sur une grande expérience et sur des compétences impressionnantes quant à la complémentarité de chaque élément de l'éco-système.
Lors d'un colloque en décembre 2010 "Où va la terre ?" organisé à l'initiative d'Yves Cochet, député vert, Claude Bourguignon explique avec passion la vie de la terre et sa destruction,  provoquée par la révolution verte, les conséquences des ravages des engrais chimiques et les remèdes.

Pour connaître la fonction d'un ver de terre ou des champignons du sous-sol, pour comprendre d'où proviennent les ouragans et 40% du CO2,  pour comprendre comment la terre peut donner des rendements étonnants tout en la présenvant, pour en savoir un peu plus sur le fonctionnement si complexe de notre éco-système...


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