Petit Etolukso arrête un instant son souffle au-dessus d’une silhouette calcinée. Elle étend des bras noircis torturés. Ses feuilles ont chu depuis de nombreuses lunes.
Petit Etolukso regarde la terre devenue puzzle stérilisé. Les sillons accidentés des larmes des glaciers la strient de grandes balafres. Des carcasses abandonnées, cirées par les crocs avides qui les ont nettoyées, transpirent le désarroi.
Petit Etolukso interroge son grand-père.
- Non, il n’y a rien eu à faire. Les êtres dominant cette planète avaient une maladie. Ils avaient dépecé la terre jusqu’à en extraire les dernières richesses. Ils s’étaient entretués jusqu’au dernier quand la faim et la soif étaient arrivées.
Son grand-père est grave, son regard alourdi de tristesse.
Petit Etolukso l’interroge encore une fois.
- Je crois que nous avons fait une erreur de composition chimique pour cette espèce. La seule à avoir auto détruit ses ressources vitales et à avoir organisé les conditions de sa disparition. Nous avons sans doute été trop ambitieux. Les moyens que nous lui avons donnés étaient presqu’illimités. Elle n’a pas su en dompter les dangers.
Petit Etolukso attire l’attention de son grand-père. Au loin, il aperçoit un étrange phénomène. Les deux esprits s’approchent de la nuée blanche qui descend souplement.
- C’est l’esprit de l’eau. Sa présence signale un souffle de vie. Cette espèce l’appelait la neige.
Petit Etolukso voit là-bas, tout là-bas, sous lui, un arbre mort. La surprise suspend son souffle.
- La dernière femme.
Je croyais qu’il n’y en avait plus. Il t’aura été donné de la voir, Etolukso.
- Je vais lui parler dit le petit fébrilement. Il descend vers la silhouette tassée sur sa détresse. Il l’entoure de son souffle curieux. Un reflet de douceur passe dans les yeux de la femme.
Les esprits s’en vont. Pour suivre leur chemin. Etolukso a beaucoup de planètes à découvrir.
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