Les jours succèdent aux jours dans la langueur d'un été trop chaud.
Les prairies sont sèches comme un claquement de fouet.
Les graminées se font foin sur pied.
Les arbres laissent tomber des larmes de feuilles.
Le sol se teinte d'automne.
Le ciel, d'un bleu impitoyable, avale les nuances.
Au jardin, quelques plantes en pots.
Le soir venu, une lampée d'arrosoir étanche leur soif.
Leur pied trempe dans la bassine.
Mille vies s'agitent.
Viennent prendre bain.
Se désaltérer.
Le lézard s'esquive.
Anguille.
Marque la pause.
Observe le passant fixement.
Prêt à détaler.
Le crapaud avance prudemment.
Une patte, puis l'autre.
Pataud. S'arrête, toutes pustules dehors.
Les ressorts de son cerveau
Se détendent au ralenti.
Les jours succèdent aux jours dans la langueur d'un été trop chaud.